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#Exil ou bercail? Où est passée notre fibre Nationaliste?

Dernière mise à jour : 11 mars 2019



Etudiants africains à Paris, avant les indépendances...

Quand le cœur balance, les privilèges tranchent!

Ce que notre histoire nous enseigne, c’est qu’à l’aube des indépendances Africaines, la génération de nos futurs leaders en gestation, en Europe (de l’Est ou de l’Ouest à l’époque), ou même en Chine, se préparait, s’organisait et avait un objectif commun, unique et constant: la libération de notre continent! C’est le premier type d’Africains.

Fruit permanent de toutes les convoitises, produit et victime d’atrocités durant plus d’un siècle, cette Afrique que nous aimons tous, cette Afrique qui nous a vus naître, ce cher berceau de la Civilisation Humaine, avait et continue à avoir besoin de leaders dont la cause ne souffrirait d’aucun doute. Dans les contrées Anglophiles, les leaders Panafricanistes de la première heure ont eu la gloire d’accéder à la magistrature suprême de leurs pays et, non sans maux ni tragédies, ont essayé d’établir des bases de développement de leurs pays, à partir de canevas intégrant déjà à l’époque nos spécificités culturelles propres, du bilinguisme à la mixité des ethnies ou même à la cohabitation des religions. Chez nous autres français, pardon francophones (nous sentant français), le drame de notre recul économique trouve en partie son explication dans le fait que presqu’aucun des Nationalistes militants n’a pu arriver à la tête de sa nation, soit parce qu’ils ont étés froidement assassinés par la France ou la Belgique, soit parce qu’ils ont abdiqué en préférant un exil imposé par les fieffés dictateurs que la France a installés et protégés sans honte ni scrupule!

La route de l’exil de ces Nationalistes de la première heure ayant refusé “l’alignement” avec la Vème République, les a conduits en France, en Égypte, en Algérie, en Suisse ou même en Guinée, certains étant aujourd’hui morts dans l’indifférence la plus totale, au grand dam de nos livres d’histoire!

Leurs tombeurs, dictateurs et successeurs “constitutionnels” sont le deuxième type d’Africains: ils n’ont jamais milité où que ce soit pour une quelconque cause, encore moins une véritable Afrique libre, à l’exception de quelques-uns, qui après avoir flirté avec le Panafricanisme, ont choisi un certain ralliement ou retournement de veste de dernière minute pour s’assurer la place qu’on leur promettait. Ils ont certes fait des études, mais n’ont rêvé que des privilèges associés à leur futur statut une fois de retour au bercail! Ils ont aussi tous en commun une certaine allégeance à la Mère Patrie, allégeance conçue dans les cellules Africaines d’un Palais du VIIIe arrondissement parisien! Leur sens du développement de leurs pays respectifs est étroitement lié à leur maintien au pouvoir ; il ne correspond pas à des projections économiques ni démographiques, d’ailleurs.

Ce deuxième type d’Africains a malheureusement produit ses « followers » et donc tout doucement, nos parents, pour la plupart, ont été endoctrinés par une espèce d’état d’esprit consistant à oublier ce qu’est l’amour pour notre Patrie et à se concentrer une fois en position de pouvoir sur l’accumulation de privilèges et de biens matériels comme synonymes de réussite sociale. Dans nos maisons, on nous encourageait à être les premiers de nos classes pour ensuite intégrer de “bons postes” et avoir à notre tour accès au bien-être matériel tant convoité! Personne ne nous a parlé du système de gouvernance, de régime présidentiel ou parlementaire, ou même à mi-chemin entre les deux, calqué sur la Ve République du Général (libérateur de son Hexagone mais pourtant geôlier de notre continent) ou pas, ni de nos Constitutions successives, de 1961 à 1972, jusqu’à celle d’un Massa Yo qui introduisit la notion d’allogènes et d’autochtones sans que cela n’inquiète personne, tout au moins officiellement! On ne nous parlait pas de symboles de luttes de libération, on nous disait même plutôt que ceux-là étaient des “maquisards”, des ennemis de la République et qu’il fallait en fait les effacer de notre Histoire. On nous interdisait de prononcer le nom du Président, quel sacrilège, car on ne sait jamais qui écoutait et qui allait nous dénoncer! Nous avons donc grandi, ignorant tout (ou presque) de notre propre histoire. Puis après nos études, rentrant au pays (ou choisissant/contraints à l’exil), notre unique objectif devint celui de la réussite sociale par l’accès aux privilèges et donc au matériel qui théoriquement vient avec : les grands postes dans les sociétés parapubliques, les enseignements dans les universités nous donnant de facto une position d’autorité en gardiens des connaissances intellectuelles etc. Notre fibre Nationaliste dont je parlais en amont, n’a cessé de s’effriter et la démocratie lancinante n’a pas aidé car les intérêts égoïstes nous ont divisés au fil du temps.

Aujourd’hui, quand nous discutons entre amis et dans nos familles, la question qui revient le plus c’est : “as-tu déjà construit?” Tout se résume à cette constance accumulation de biens mais personne ne se demande si l’amour pour notre Patrie existe encore, si le sentiment de libération Nationaliste et tout ce qui sous-tendait les luttes de nos aînés vit toujours en nous! Tout ça semble s’être évaporé de notre vocabulaire et même de notre mémoire! Ce qui est même paradoxal, c’est que la notion de développement elle aussi s’est éloignée de nos préoccupations quotidiennes. Tenez par exemple, le cas d’un ami ayant construit une superbe baraque dans un coin mal desservi par les infrastructures routières et à qui je demandais s’il fallait une 4X4 pour arriver chez lui. Sa réponse fut sans ambages: “je ne travaille pas à la mairie, je ne suis pas le Maire”...Nous sommes devenus, et nos enfants avec, le symbole d’un peuple sans âme, un peuple de suiveurs, un peuple sans mérite et pour cela je suis sans voix! Je vous laisse, until next time, my people…

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