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#Camer, farotage et pauvreté: c'est la sorcellerie ou la malchance?



Les moeurs et mentalités de notre 237 me « wanda » souvent, aujourd’hui plus qu’hier. En effet, ce qui jadis était perçu comme une marque d’appréciation aux artistes, musiciens et autres chanteurs lors de leurs prestations, est devenu aujourd'hui synonyme de richesse ou expression de pouvoir ou une combinaison des deux dans notre cher Mboa que nous aimons tant.


Comment en est-on arrivé la? Dans les années 80, oui nos chères Années 80 (il n’est pas trop tard pour vous procurer notre chronique, on va faire comment), lorsque nous allions aux concerts de nos Stars, nous jubilions juste à l’idée de les rejoindre sur scène, en général pour un tour de dance ou pour chanter avec elles si on était chanceux d’avoir été choisi! Cette estrade, ces lumières sur nous et toute cette attention subite nous rendaient fous de joie mais bizarrement, l’idée ne nous venait pas d’inonder cette estrade avec des billets de banque que nous n’avions pas de toutes les façons. Nos « matinées jeunesse » à l’Abbia animées par un certain Johnny 33, agrémentées par les fameuses Bikellettes à l’époque, avaient quelque chose de simple et de saint je dirais même: elles nous permettaient de nous amuser entre ados, d’apprécier notre culture dans ses diverses formes (du théâtre à la chanson, du cinéma à la dance). Nous étions innocents, ok je sais, pas toujours, et ne pensions pas vraiment à un usage particulier de l’argent, si ce n’était pour nous permettre de franchir les massives portes d'entrée matelassées de ces salles obscures. Dans nos bals de finissants au Lycée Leclerc (LGL), le fameux orchestre dont certains membres sont devenus de véritables virtuoses internationales, nous entretenait toute la nuit et pareil, personne ne songeait à distribuer des billets de notre monnaie de singes aux stars qui, à la basse ou aux claviers, à la batterie ou prêtant leurs voix aux cœurs, nous entretenaient sans complexes aucun.


Dans nos deuils et funérailles, les collations déjà rares à l’époque, étaient en général ponctuées de sobriété, en signe de respect pour les personnes qui nous quittaient. Je ne me souviens pas d’avoir vu de l’argent sous quelque forme que ce soit, circuler ou faire l’objet de conversations durant ces cérémonies. Mais j’étais jeune je le reconnais et donc peut-être naïf! Dans les fêtes de réjouissances populaires, on pouvait parfois (mais vraiment rarement) apercevoir un dignitaire « du régime » s’avancer pour féliciter une star par un discret salut de la main, main dans laquelle une série de billets soigneusement pliés changeait de propriétaires, dans la discrétion absolue! Il n’était pas de bon goût de montrer ouvertement qu’on était « capable ». Puis le temps a fait son chemin et avec lui nos moeurs ont pris une trajectoire insoupçonnable! On a commencé à nous parler de ces personnes qui se faisaient remarquer dans toutes les cérémonies, officielles ou officieuses, familiales ou nationales. Ces créatures de je ne sais qui, affichaient généralement un air de suffisance que leur octroyait leur habileté à distribuer des dollars, pardon des CFA fraîchement dévalués, partout où ils se trouvaient. On disait alors qu’ils étaient « forts » ou « puissants » sans vraiment se préoccuper de l’origine de ces billets ni même de leur valeur réelle (pourtant souvenons-nous, le terme « fausse monnaie » fêtait aussi son retour triomphal dans notre vocabulaire)! On se contentait donc d’admirer tout ce gâchis et de rêver aussi d’y contribuer.


Dans chaque famille, on se rapprochait de celui qui semblait être le plus « à l’aise » financièrement et à chaque mariage ou baptême, on le poussait à afficher sa « richesse ». Et ces « afficheurs de richesse prétendue ou réelle » se comptaient maintenant dans toutes les sphères, du Ministre au Chef Traditionnel, du Mbenguiste au barman, de la star du foot à celle des médias, de l’opérateur économique à la proprio du chantier du coin (converti en maison close, mais la je passe car ça peut vite glisser)!


Ce que je continue a avoir du mal à comprendre, c’est que c’est dans notre cher et même Mboa que nous peinons à nous faire soigner dans nos hôpitaux publics ou privés par manque de moyens financiers. (je ne parlerai pas des plateaux techniques de nos institutions hospitalières ici, c’est un autre débat sur lequel je me suis déjà étendu). Donc, dans notre pays si pauvre (relativement évidemment), dans notre pays aux hommes et femmes si fiers, dans notre pays ou le chômage des jeunes, la précarité des infrastructures et la dégringolade de notre système éducatif ont conduit à nous reléguer à un niveau de pays à risques pout les investisseurs étrangers, dans notre pays je disais donc, on trouve néanmoins normal que le farotage, car c’est bien l’objet de mes inquiétudes, soit non seulement accepté mais presque encouragé par toutes les couches de la population, des plus riches aux plus pauvres, celles-ci étant malheureusement les plus nombreuses. Que n’ai-je donc pas compris? Qu’est ce qui n’a pas marché? Pouvons-nous être à la fois riches et pauvres? Dans quelles autres contrées observons-nous de telles déviations de moeurs? Pardon, ne me citez pas nos pays voisins ou ceux qui partagent avec nous l’usage du French et l’imposition du CFA! Je cherche des exemples hors de ce cercle, je suis désespéré, mais je compte sur vous pour éclairer ma lanterne! Sommes-nous tous fous ou alors suis-je le seul à me demander pourquoi et comment on en est arrivés la? Je fuis, mais je reviendrai faroter ceux qui m’aideront à percer ce mystère! Bon week-end my people!

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