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#Camer, polygamie et société: Les hommes ont toujours le beau rôle...avant leur mort!


Tous les week-ends à travers notre triangle national, nous nous livrons de manière presque catholique à un rituel qui commence à me fatiguer: sur nos autoroutes de la mort, on va enterrer nos gens, on va célébrer leurs vies et puis surtout pour les curieux et les affamés, on va manger, boire et assister au spectacle délirant des familles éprouvées se déchirant à propos des héritages présumés ou écrits dans des testaments négociés à prix d’or chez des notaires de fortune. Triste, mais pourtant récurent spectacle!

Comment en arrive-t-on là? L’Histoire nous enseigne qu’au commencement, dans nos royaumes Africains guerriers d’antan, les hommes, régnant sur leurs peuples, avaient besoin de “main d’œuvre” à la fois pour renforcer les rangs de leurs armées conquérantes, mais aussi pour aider à construire nos bâtisses, cultiver nos champs (aidant nos mères), seuls garants qu'ils étaient de sources alimentaires et de ressources économiques (avec le commerce) à cette époque! Pour y arriver, et certainement aussi pour assouvir un certain appétit sexuel, (Mandingo quand tu nous parles), nos chers ancêtres avaient donc établi la polygamie comme une règle sociale, acceptée par tous ou presque (imposée certainement car je ne sais pas s’ils avaient demandé aux femmes leurs avis, mais bon je passe)!


Les époques, les royaumes et les sociétés se sont succédés, les hommes ont pourtant gardé le “bon rôle” et les conséquences aujourd’hui me semblent n’avoir pas été anticipées! Sans prétendre être dans le secret des dieux ou même ceux des familles Camers endeuillées, voici ce qui pour moi explique en partie les scènes de théâtre des enterrements: au départ, dans les familles modestes (ou pauvres) par exemple, les hommes sont mariés à plusieurs femmes, ont de multiples enfants et se débrouillent pour arrondir les fins de mois en associant les maigres sommes des petits métiers de leurs épouses. Ce que je ne comprends pas, c’est ce que leur procure la multiplication des enfants qu’ils livrent ensuite à eux-mêmes, ne pouvant pas subvenir à tous leurs besoins. Ces pères en général expliquent qu’ils ont hérité de leur propres pères, eux aussi déjà polygames et donc que leurs inhérentes responsabilités les obligent à prendre plusieurs femmes eux aussi. Il semblerait qu’un certain sens du pouvoir serait aussi associé au nombre élevé de femmes et donc d’enfants! Je ne suis pas sûr de bien comprendre mais passons!

Puis malheureusement lorsque la mort arrive sans crier gare, étant donné que nos systèmes de retraite Camer (ne couvrant en général que les fonctionnaires) ne sont pas sophistiqués au point de d’inclure les familles modestes, les divisions et autres déchirements familiaux commencent parfois à la “mise en bière” à l’hôpital local, les pauvres mourant au pays à la différence des riches pour qui les derniers souffles sont parfois rendus à l’étranger.

Parlant de ces riches, sans transition, leurs fins de vie sont toutes aussi spectaculaires que les éclats qui ont ponctué leur passage sur notre Terre à tous. Tout dépend vraiment des parcours. Pour les fonctionnaires, en tout cas ceux d’une certaine époque, tout se passait dans la sobriété car ils n’étaient pas vraiment riches. Les choses ont véritablement changé aujourd’hui car parmi les plus nantis de notre cher Mboa, les fonctionnaires se taillent la part du Lion ou de la Panthère, c’est selon! Ils ont accumulé des fortunes colossales sur la base de leurs multiples deals, ont profité de leurs privilèges pour épouser de multiples partenaires (des femmes en général, mais des hommes aussi me dit-on, scellant des pactes mystérieux et non moins mystiques). De nombreux enfants sont ainsi nés, parfois ne se connaissant pas, parfois ne ressemblant à personne d’autre dans leur famille, mais la aussi je me tais car je n’ai pas de preuves.

Ainsi donc, lorsque la mauvaise nouvelle frappe à leur porte, l’équilibre déjà fragile de ces familles en prend un coup: toutes les épouses, officielles et officieuses, réelles ou supposées, les plus jeunes toujours en vue et se montrant plus touchées que leurs co-épouses plus âgées, apparaissent au grand jour! Les enfants, quant à eux, commencent leur spectacle en s’associant, soit par mamans interposées, soit par génération ou même encore en s’alignant derrière le frère ou la sœur qui a le plus réussi, entendez qui a le plus d’argent! Les débats qui s’ensuivent, de l’aéroport à la morgue, de l’hosto à l’église, des veillées à l’enterrement, sont toutes basés sur une question et une seule: comment accéder à la fortune du défunt?

Chez les autres riches, les vrais cette fois, nouveaux ou ayant bâti leur fortune sur le temps, les opérateurs économiques comme on les appelle maintenant, du Feyman au commerçant, les choses se passent un peu de la même manière: la mort semble annoncer divisions internes et guerres de succession.

Sans vouloir généraliser, les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’argent ou sa recherche sont au moins des ingrédients, si ce n’est le principal élément, de ces sauces pimentées qui nous sont servies aux crépuscules de la vie de nos valeureux Camers! Et puis vient ma question à moi: la polygamie est-elle à elle seule responsable de ces scènes déplorables qui dénaturent nos traditions? Je sais quand même aussi que les divisions existent dans les familles monogames, même si je ne sais pas s’il en existe vraiment chez nous (familles monogames) tant la notion de polygamie est variable et difficile à définir ou à identifier...Je n’ai plus de mots, je ne pose que des questions sur certaines de nos traditions et leur pertinence dans nos vies actuelles! Je fuis...

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